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Le quotidien, ce qui se produit tous les jours, rassure puisqu’il offre des habitudes, des repères et un certain confort. Il est vital car c’est celui qu’on partage et qui concerne chacun de nous. Cependant, il est également lié à quelque chose d’inintéressant. On entretient avec le quotidien un rapport très étrange. Ce mot a souvent une connotation péjorative et donne une impression de tristesse et d’ennui. 
Pourtant, il est possible que la répétition de nos actions cache un sens nouveau. Nos gestes font partie de notre héritage social, culturel et affectif. Nous ne faisons que reproduire, et dans cette reproduction, des souvenirs et des évènements sous-jacents à l’ordinaire s’inscrivent dans notre inconscient.
Les personnages du quotidien, que j’aime montrer, ont toujours une sorte de gaucherie, de fragilité ou de bégaiement vital qui font leur charme. Montrer la solitude au sein d’un groupe, trouver dans la parole le moment où il n’y a plus rien à dire, où les corps prennent le dessus. Dans ces instants, rien ne manque, ni la révolte inexprimée (et pourtant présente) ni le désespoir lucide et muet qui pousse ces personnages vers l’extraordinaire, bon gré mal gré. Prélever des mouvements, des attitudes, des paroles en sourdine, mais aussi des moments de vides, d’inactions, d’attentes. Réussir ensuite à mettre en exergue ces séquences, qui n’ont a priori aucun lien les unes avec les autres, dans un travail de composition presque musicale, dans le but de construire un agencement d’évènements secondaires. Ce qui me plaît sur scène c’est que tout peut être absolument vrai et absolument faux. Ce qui se passe devant nous est réel mais peut potentiellement basculer à chaque instant.

Silvio Palomo

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